12 mort-es de plus - les frontières tuent !
[Communiqué FASTI - 4 septembre 2024]
12 mort-es de plus
Les frontières tuent !
Le 3 septembre au large de Wimereux dans le Pas-de-Calais, une embarcation a fait naufrage : 12 personnes décédées, 2 disparues et plusieurs blessées.
Ces personnes ne sont pas des anonymes, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui essayaient de fuir la France et son non-accueil. Parmi les victimes, la moitié sont des mineur-es.
Depuis le début de l’année 2024, 43 personnes sont mortes dans les eaux de la Manche.
Ce n’est pas un drame isolé et dû à la fatalité comme aimerait le faire croire le ministre démissionnaire avec ses mots hypocrites et larmoyants. Il s’agit bien de la conséquence directe des politiques migratoires mortifères, menées depuis 30 ans par la France et l’Europe.
En effet, les frontières de l’Europe sont rendues plus infranchissables que jamais, comme à Lampedusa avec la brutalisation du régime frontalier ou encore à Calais avec le dernier accord sécuritaire franco-britannique conclu en novembre 2022. Quant aux frontières internes, elles continuent elles aussi de se refermer avec l’augmentation de moyens répressifs. En France, cela se manifeste par des opérations de refoulement vers l’Italie et vers l’Espagne menées en toute illégalité dans le Briançonnais, le Pays niçois et les Pyrénées orientales. Cela se manifeste également à Mayotte, vestige de la colonisation française, par la multiplication du nombre d’expulsions dans le cadre de l’opération militaro-policière wuambushu débutée en mai 2023. Le non-respect du droit et cette répression aux frontières cause de nombreuses victimes en France, que ce soit dans les mers, les montagnes ou sur le long des voies ferroviaires.
Comment peut-on parler de « drame » quand on met en place une politique de répression de mineur-es non-accompagné-es ? Comment parler de « drame » quand les campements sont détruits systématiquement ? Comment parler de « drame » quand on mène une guerre aux personnes migrantes avec un harcèlement policier quotidien ? Ne faudrait-il parler de mise à mort annoncée ?
Nous rappelons au ministre démissionnaire Darmanin que les passeurs existent parce que les frontières et sa politique existe. Parce qu’existe la loi qui porte son nom, votée avec le Rassemblement national.
La FASTI ne se résigne pas à ces mort-e-s.
La FASTI est solidaire des victimes de ce naufrage, des survivant-e-s, de leur proches, de leurs familles.
La FASTI réaffirme ses revendications de liberté de circulation et d’installation pour toutes et tous associée à l’égalité des droits, l’abolition de Frontex et des différents accords d’externalisation.