Communiqué de presse du GASPROM-ASTI - 04/06/2025
[Communiqué de presse du GASPROM-ASTI - 04/06/2025]

"Suite à la mise en cause récente du Gasprom dans de nombreux médias au sujet de l’occupation d’un logement par une famille en difficulté, nous tenons à apporter nos commentaires.
Le 14 mai, le conseiller municipal nantais d’opposition Foulques Chombart de Lauwe a écrit un courrier à la mairie de Nantes (qui ne nous a pas été communiqué) où il indique : « Il est à noter que l’association Gasprom, qui soutient les occupants, est financée par la Ville de Nantes, ce qui soulève une interrogation sur le rôle de la collectivité dans la gestion de telles situations ». Cette formulation ambiguë suggère que le Gasprom aurait ouvert un squat afin d’héberger cette famille.
S’il est vrai que nous avons soutenu et continuons à soutenir la famille dans diverses démarches administratives, nous précisons que le Gasprom, en tant qu’association, n’a pas organisé une quelconque occupation illégale d’un appartement de particuliers.
Pour rappel, les activités principales du Gasprom sont : de l’aide à l’accès aux droits (séjour, santé), des ateliers de français, des moments de rencontre autour d’une pause kawa, les mobilisations autour de nos revendications.
Depuis notre création en 1970, l’association a toujours été en relation avec les municipalités de Nantes, de tous bords politiques, avec, il est vrai, parfois quelques tensions, notamment sur les questions de logement et d’hébergement.
En effet, la question de l’hébergement d’urgence (en principe responsabilité de l’Etat, mais dont la mairie ne peut se désintéresser) se pose lors de la quasi-totalité de nos permanences, et nous nous trouvons démuni·es face aux situations dramatiques des personnes que nous recevons : les appels au 115 sont inutiles/inefficaces dans la plupart des cas, et aucune autre solution n’existe à Nantes, hormis le soutien de personnes de bonne volonté, ou les occupations de locaux ou de logements laissés à l’abandon. Cette situation inacceptable met en danger la vie et la santé de nombreuses personnes.
Cela n’est hélas pas nouveau ; d’ailleurs la création du Gasprom s’est faite dans le contexte de nombreux bidonvilles à la fin des années 60. Et depuis, la question du logement des personnes exilées se pose de manière récurrente. Cela nous a amené, avec d’autres associations, collectifs et syndicats, à mener et soutenir des occupations de lieux emblématiques : église Sainte-Thérèse en 1998, Bourse du travail en 1999-2000, Lieu unique, square Daviais et Bréa en 2018 et bien d’autres. Actuellement, nous sommes partie prenante de l’Intercollectif « Personne à la rue », de plus en plus démuni face aux nouvelles lois dites « anti-squat » qui sont en train de détruire le droit au logement au profit du droit de propriété.
Les difficultés de logement concernent les personnes françaises comme les personnes étrangères avec ou sans titre de séjour. Ces dernières, en plus de subir le racisme, font face à des freins supplémentaires et parfois insurmontables à l’accès à tous les autres droits (accès aux soins, à l’éducation, au travail).
De ce fait, nous soutenons toute personne qui cherche à disposer d’un toit, qui est le point de départ d’une existence digne."
GASPROM-ASTI
Contact mail : gasprom.asti@gmail.com
Site internet : http://gasprom.org/
Instagram : @gasprom.asti