"Femmes migrantes invisibles" : les citoyennes réfugiées, militantes et salariées de l’AMATRAMI prennent la parole au micro de La Série Documentaire

[Les citoyennes réfugiées, salariées, militantes et bénévoles à l’AMATRAMI témoignent et nous racontent leurs parcours et engagements féministes sur les ondes de France Culture]

Des citoyennes réfugiées, salariées, militantes et bénévoles à l’AMATRAMI [1] témoignent de leurs parcours de vie, de leurs engagements, elles se racontent et nous racontent les diverses réalités des migrations féminines au micro de France Culture, dans le cadre de La Série Documentaire, Les impasses de la migration, Episode (3/4) Femmes migrantes invisibles.

Une série documentaire de Raphaël Krafft, réalisée par Guillaume Baldy, à écouter par ici : LSD Femmes migrantes invisibles

"Statistiquement plus nombreuses que les hommes sur les chemins de l’exil, les femmes sont pourtant les grandes absentes du récit médiatique et de la recherche scientifique dans le domaine des migrations.

Pour comprendre l’invisibilité Camille Schmoll constate : “il y a aussi un peu d’auto-invisibilité de la part des femmes qui ne souhaitent pas forcément attirer l’attention sur leur sort, leur trajectoire. La migration reste une transgression” et remarque que cette absence peut servir un certain discours “ or, quand on veut construire la migration comme une menace, c’est probablement plus efficace de se concentrer sur les hommes.”

Depuis plus d’un demi-siècle, les bénévoles de l’Association meusienne d’accompagnement des trajets de vie des migrants (AMATRAMI) viennent en aide aux personnes migrantes présentes sur leur territoire, aux femmes notamment. Camille Schmoll rappelle cette situation : “il y a toujours eu des femmes en migration. On les a simplement occultées pour différentes raisons. En fait, ce sont à l’initiative de femmes, de chercheuses féministes que depuis les années 60-70, on redécouvre la part des femmes dans ces migrations. On sait qu’elles étaient très nombreuses dans les grandes migrations transatlantiques de la fin du 19ème siècle et du début du 20ème siècle. "

Confrontées tout au long de leurs parcours migratoires mais également dans leur pays de destination à des violences de genre, ces femmes ne sont que trop rarement prises en compte et considérées selon leur sexe par les pouvoirs publics. Majoritairement des femmes, les bénévoles de l’AMATRAMI tentent, avec le peu de moyens à leur disposition de leur apporter un soutien spécifique et adapté.  Lucette Lamousse se souvient “elles étaient perdues en arrivant, leur première demande c’était de parler le français”. Camille Schmoll observe un changement dans cette migration : “les femmes qui partent, partent aussi parce qu’elles ont pu conquérir au départ une certaine forme d’autonomie. Ces changements du point de vue du positionnement social des femmes dans les sociétés de départ qui font qu’on va partir, ne sont pas uniquement des changements négatifs”.

Avec :

Aïcha, citoyenne algérienne réfugiée en France
Mire, citoyenne albanaise réfugiée en France
Salimata, citoyenne ivoirienne réfugiée en France
Lucette Lamousse, co-fondatrice de l’Association meusienne d’accompagnement des trajets de vie des migrants (AMATRAMI)
Colette Nordemann, présidente de l’AMATRAMI
Camille Georges, médiatrice socioculturelle à l’AMATRAMI
Khadija, employée à l’AMATRAMI
Camille Schmoll, géographe, autrice de Les damnées de la mer (éd. La Découverte)
Élise Buliard, animatrice famille à l’AMATRAMI

[1L’AMATRAMI est l’Association Meusienne d’Accompagnement des TRAjets de vie des MIgrants. Basée à Verdun, l’ASTI a été créée en 1972 et ses salarié·e·s, militant·e·s et bénévoles accompagnent des personnes migrantes présentes sur le territoire de la Meuse. Pour plus d’informations, vous pouvez suivre leurs actions et activités sur leur site internet et leur page Facebook.