La FASTI se lance dans un tour des CRA !
Les témoignages de violences faites aux personnes retenues dans les CRA sont nombreux. Des collectifs, associations et articles de presse dénoncent les violences policières dans les CRA de longue date. Ces violences peuvent être physiques mais aussi verbales, sous forme d’injures racistes notamment.
Des institutions comme le Comité du Conseil de l’Europe sur la prévention de la torture et la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté constatent également ces violences et recommandent qu’elles soient signalées et analysées (Rapport de 2020 sur les violences inter-personnelles).
Par ailleurs, la durée d’enfermement dans les CRA, le nombre de places ne font qu’augmenter depuis des années.
La FASTI est opposée au principe même de l’enfermement administratif des personnes étrangères, pratique violente héritée de la période coloniale et peu à peu légalisée, systématisée.
Enfin, si les témoignages de violences sont nombreux, les dépôts de plainte existent mais leur nombre n’est pas équivalent. Les personnes retenues ne savent pas nécessairement qu’elles peuvent porter plainte ou n’en voit pas l’utilité. A juste titre, considérant ce qui va suivre. La police présente sur place ne prend pas nécessairement les plaintes, certaines associations acceptent de combler cette lacune. L’information sur les suites données à ces plaintes pour coups, violences, voire viols, n’est pas connue. Le procureur répond quelques fois que « les faits décrits ne correspondent pas à une infraction pénale ». Les poursuites engagées à la suite de ces plaintes sont rarissimes, voire inexistantes. Les condamnations de l’administration ou des agents de la police aux frontières à ce titre n’existent pas à ce jour. En revanche, les personnes retenues ayant osé porté plainte peuvent se retrouver en garde à vue à la suite d’une « contre-plainte » déposée par la police…
Face à ce constat, la FASTI se lance dans un « tour des CRA ». Il commence par la prise de contacts avec les collectifs existants. Il consistera plus concrètement en une série de rencontres et d’échanges avec des personnes retenues. Certaines associations présentes dans les CRA sont sollicitées pour engager un travail de dénonciation anonyme et non localisé des injures racistes entendues dans ces lieux. Début 2022, sur la base de tous ces éléments, nous pourrons envisager d’autres pistes d’actions.
Nous appelons les ASTI en lien avec des collectifs mobilisés autour des CRA à nous faire signe. Deux personnes ont été recrutées spécialement sur cette question !