Le 18 janvier 1995, Edouard Balladur, alors Premier Ministre de François Mitterrand, signait un décret obligeant tou-te-s les habitant-e-s des Comores à disposer d’un visa pour rejoindre Mayotte.

L’instauration de ce visa aux conditions draconiennes venait entraver un peu plus encore les relations historiques liant les habitant-e-s de cet archipel de l’Océan Indien, composé de 4 iles : Anjouan, Mohéli, Grande Comore et Mayotte. En effet, au mépris de plusieurs décisions internationales, la France a toujours maintenu sa domination coloniale sur Mayotte et a même organisé un « référendum » pour maintenir son emprise sur ce territoire stratégique en terme politique, militaire et économique.

Depuis 1995, par une véritable militarisation du contrôle des frontières - navires armés, radars, hélicoptères, etc. -, Mayotte est érigée en forteresse. Plus de 10 000 hommes, femmes et enfants ont perdu la vie alors qu’ils/elles tentaient de rejoindre Mayotte depuis les îles voisines à bord d’embarcations de fortune que l’on appelle des « kwassas-kwassas » (littéralement « ça bouge-ça bouge »).

Cette situation passée sous silence n’est pas très différente de celle des migrant-e-s en mer méditerranée. Les mêmes politiques produisent les mêmes conséquences meurtrières.

La situation de Mayotte reste emblématique. Emblématique car elle témoigne de la poursuite de la logique coloniale de l’État français. Emblématique de la situation imposée à toutes les personnes qui veulent migrer – et cela quelles que soient leurs raisons. Emblématique d’une politique raciste.

Pour toutes ces raisons, la FASTI a décidé de lancer une campagne de sensibilisation et de mobilisation pour faire abroger le visa Balladur. Une boite à outil – composée de brochures, affiches, autocollants – a été réalisée pour accompagner les ASTI qui souhaiteraient organiser un événement sur Mayotte. N’hésitez pas à contacter la Fédération pour tout renseignement complémentaire.