Les ASTI en lutte pour l’ouverture des frontières !
Hommages aux mort·e·s aux frontières et luttes contre les politiques mortifères de l’Europe.
La liberté de circulation et d’installation pour tous·tes est au cœur des revendications et des luttes de notre Mouvement depuis de nombreuses années. Nous vous proposons, à partir de photos et de retours des ASTI, un petit tour d’horizon des mobilisations aux frontières dans notre Mouvement ces derniers mois.
Depuis 2019, tous les 6 février -journée mondiale de lutte contre le régime de mort aux frontières- des centaines de collectifs se mobilisent pour une CommémorAction d’envergure internationale. Répondant à cet appel, plusieurs d’entre nous (ASTI 14, ASTIP Périgueux, GASPROM-ASTI, FASTI) ont organisé des mobilisations localement.
D’autres actions et mobilisations aux frontières ont été organisées par les ASTI ces derniers mois, notamment une action « coup de poing » solidaire à Cerbère portée par l’ASTI Perpignan et un rassemblement hommage et revendicatif au Havre pour dénoncer les politiques mortifères des pouvoirs publics suite au naufrage du 24 novembre 2021 ayant causé la mort de 27 personnes tentant de rejoindre l’Angleterre.
Un rassemblement havrais pour que la Manche ne soit plus un cimetière
Les militant·e·s de l’AHSETI se sont rassemblé·e·s aux côtés d’autres collectifs le samedi 4 décembre au Havre pour dénoncer les politiques mortifères de l’Europe, à la suite d’un énième naufrage dans la Manche le 24 novembre 2021, où 27 personnes qui tentaient de rejoindre l’Angleterre sont décédées.
A la lecture d’un communiqué de presse publié par plusieurs associations partenaires « Naufrages dans la Manche : de l’indécence à l’horreur », ces collectifs dénoncent l’indécence, le déni, l’hypocrisie et l’horreur des responsables politiques et des pouvoirs publics français et européens face à ce drame. Chaque jour les frontières tuent et le naufrage du mercredi 24 novembre 2021 ne fait que mettre en lumière cette réalité et ses causes, voici un extrait du texte lu en cette journée de mobilisation :
« Il faut le marteler : le harcèlement policier et administratif, les démantèlements quotidiens, systématiques et violents de tous les campements sont inadmissibles. L’État doit en finir avec sa politique de déni : en cherchant à invisibiliser ou à faire fuir les personnes étrangères, il n’aboutit qu’à les mettre toujours plus en danger. Il doit cesser d’attenter à la dignité de ces femmes et ces hommes qui ont fui le danger dans leur pays et qui vivent désormais dans l’angoisse de perdre le peu qui leur reste.
Il faut le réaffirmer : la solution à l’hécatombe migratoire ne passe pas par l’envoi d’un avion de Frontex, cette agence européenne soupçonnée d’être complice de violations des droits humains en Grèce ; ni par la seule dénonciation des accords du Touquet, qui délocalisent les frontières britanniques sur le sol français ; elle ne passe pas par l’intensification de la lutte contre le « trafic migratoire », dont les réseaux ne prospèrent que grâce au durcissement des contrôles aux frontières.
Il faut le dénoncer : la rhétorique mensongère des pouvoirs publics français et européens ne peut tenir lieu de politique. En invoquant la faute des autres, tout en poussant les exilé.es à prendre toujours plus de risques au péril de leur vie, ils sont les premiers responsables des drames qui endeuillent les frontières.
La France doit prendre acte de la présence d’exilé.es depuis les années 1990 et leur offrir des conditions de vie dignes. Elle doit reconnaître que, quelles que soient ces conditions de vie, certains d’entre eux voudront se rendre au Royaume-Uni, quoi qu’il en coûte.
L’Union européenne et les Etats membres doivent en finir avec une politique qui, des îles grecques au détroit de Gibraltar, de la Pologne aux côtes de la Manche, enferme, harcèle, bafoue les droits et va jusqu’à tuer, dans un renoncement fatal aux principes qui l’engagent. »
CommémorAction à Lion-sur-mer : un cairn de galets face à la mer !
À l’occasion de la journée CommémorAction, les militant·e·s, bénévoles et salarié·e·s de l’ASTI 14 ont organisé un rassemblement le 6 février 2022 sur la plage de Lion-sur-Mer. Près de 200 personnes se sont réunies pour rendre hommage aux migrant·e·s mort·e·s en mer, mais aussi pour dénoncer les politiques mortifères de l’Europe. Les militant·e·s de l’ASTI, mais aussi les passant·e·s, ont inscrit sur des galets et une grande banderole, les prénoms de personnes disparu·e·s en Manche et en Méditerranée. Avec ces galets, un cairn a ensuite été édifié face à la mer sur un air de cornemuse, rendant hommage aux personnes décédées, ainsi qu’à leurs proches et familles. Depuis 1999, au moins 336 personnes sont mortes dans la Manche.
CommémorAction à Périgueux : un grain de sable dans une machine bien huilée !
Les militant·e·s de l’ASTI de Périgueux se sont rassemblé·e·s le dimanche 6 février 2022 devant l’arbre de la liberté pour rendre hommage aux mort·e·s aux frontières tout en revendiquant « la régularisation immédiate de tou·te·s les sans-papiers et de leur famille, l’abrogation de toutes les lois racistes régissant le séjour des immigré·e·s en France ». Maryse, militante à l’ASTIP a pris la parole, lisant à haute voix un texte poignant et revendicatif écrit par les militant·e·s de l’ASTIP, en voici un extrait :
« Nous ne pardonnerons jamais la barbarie de leurs lois inhumaines.
Un Etat raciste ne peut que créer des lois racistes, et le CESEDA est un de leurs outils pour propager la haine de l’autre, en criminalisant des individus.
Un message aux autoritaires qui nous gouverne,
Ce sont vos égoïsmes qui nourrissent leurs enfers et ce sont vos peurs de l’autre qui entrainent ces personnes au cimetière.
Vous pouvez nous stigmatiser et nous empêcher dans notre élan de solidarité,
Nous sommes et nous resterons le grain de sable dans votre machine bien huilée. »
CommémorAction à Nantes : un rassemblement de lutte et de mémoire !
Le samedi 5 février, c’est jour de marché à la Petite Hollande à Nantes, les militant·e·s du GASPROM-ASTI se sont rassemblé·e·s symboliquement sur la passerelle Schoelcher qui donne accès au marché. La journée a été rythmée par des actions symboliques : le nom des personnes disparues en mer Méditerranée ou dans la Manche ont été symboliquement écrits sur des ballons ou accrochés à des fleurs lancé·e·s depuis la passerelle en hommage aux victimes de la politique migratoire. Sur la passerelle, au milieu de banderoles et pancartes revendicatives « Ouvrons les frontières ! », « Les frontières tuent ! Solidarité avec les exilé·e·s ! », des textes ont été lus et des chants entonnés en plusieurs langues.