Non à la propagande coloniale de l’extrême-droite de Kanaky à Paris !

[Communiqué de presse Collectif solidarité Kanaky, dont la FASTI est membre - 29/01/2025]

— > Appel à rassemblement à 17h30 ce jour mercredi 29/01 à 17h30 devant la Maison de la Nouvelle-Calédonie au 4 Rue de Ventadour, 75001 Paris, sans empêcher la réunion d’information. Les personnes qui souhaitent perturber cette réunion sont responsables de leurs actes, et cela n’engage en rien le CSK.

Non à la propagande coloniale de l’extrême-droite de Kanaky à Paris !

Rassemblement mercredi 29 janvier 2025 à 17h30 à la Maison de la Nouvelle-Calédonie (MNC)

Le mercredi 29 janvier 2025, les figures de l’extrême-droite loyaliste calédonienne, parmi lesquelles Sonia Backès, Nicolas Metzdorf, Virginie Ruffenach, Alcide Ponga et Gil Brial, organisent à la Maison de la Nouvelle-Calédonie (MNC) à Paris une réunion de propagande coloniale.

Sous couvert d’une "réunion d’information" sur la situation en Kanaky-Nouvelle-Calédonie, ils entendent y déverser leur discours raciste, diffamatoire et violent à l’encontre du peuple kanak et des militant.e.s indépendantistes.

Cette manœuvre politique est à la fois illégale et illégitime. La MNC, association loi 1901, a pour mission de promouvoir la Nouvelle-Calédonie en France et d’apporter une aide aux Calédoniens. Elle n’est en aucun cas un outil de propagande électorale. Il est inacceptable que des représentants de l’extrême-droite coloniale utilisent cet espace pour mener leur campagne à l’approche des élections provinciales.

Les figures d’une extrême-droite raciste et coloniale en Kanaky

Ces élu.e.s ont démontré leur violence et leur volonté de maintenir un système colonial inégalitaire :

● Sonia Backès, dirige actuellement la Province Sud et applique des mesures punitives et discriminatoires sur les communautés kanak et océaniennes, creusant les inégalités racistes déjà profondes. Elle appelle ouvertement au séparatisme, un apartheid, et profite de sa position pour insulter les militant.e.s kanak indépendantistes avec des accusations diffamatoires.
● Nicolas Metzdorf, à l’origine du projet de loi sur le dégel du corps électoral et du retrait du drapeau Kanak des compétitions sportives, multiplie les attaques contre les indépendantistes, les accusant de "haine" et "d’incompétence" (Kowé Kara, le 16 février 2024).
● Gil Brial, identifié comme chef de milices armées, à Nouméa en mai 2024 impliqué dans les milices qui ont agressé un policier kanak en civil à Nouméa (1er juin 2024), continue, comme d’autres, de bénéficier de l’impunité la protection de l’État français.

Depuis plusieurs mois, l’ensemble de ces responsables politiques annoncés à la MNC légitiment participent à la criminalisation du mouvement indépendantiste et à la répression coloniale. Ils soutiennent ouvertement ces milices armées racistes, qui ont fait des chasses à l’homme dans les quartiers populaires de Nouméa, responsables, avec les forces de l’ordre, de l’assassinat de 12 Kanak, et ce s’apparentant à des exécutions extrajudiciaires, dans l’impunité la plus totale.

Les discours de cette extrême droite locale ont participé à la criminalisation des mobilisations de la CCAT. C’est cette extrême droite locale et l’Etat français qui sont responsables de la situation actuelle du territoire en ayant voulu passer en force, et en utilisant la force létale contre la jeunesse Kanak.

Ces élus, comme l’Etat français, nient le droit international et le statut du territoire de Kanaky/ Nouvelle Calédonie. Leur politique participe à la continuité coloniale de l’accaparement des terres, du pillage des richesses du pays, à la destruction du vivant en Kanaky, et à la discrimination dans l’accès à l’emploi et aux postes à responsabilité pour les kanak dans leur propre pays. Des colons capitalistes et racistes.

Ce sont les mêmes qui ont endetté le pays depuis de longues années, et malgré cela, Louis Mapou, indépendantiste qui était à la tête du gouvernement avant la dissolution de celui-ci en décembre, a pu diriger le territoire avec un budget autonome de la France, hors d’une dépendance financière.

Mobilisons-nous contre leur campagne colonialiste et fasciste à Paris !

Face à cette propagande raciste, fasciste et coloniale, nous appelons à une mobilisation massive devant la MNC pour dénoncer cette instrumentalisation et réaffirmer notre solidarité avec le peuple kanak.

Pour rappel, depuis 1986, la Kanaky figure sur la liste des territoires non-autonomes à décoloniser de l’ONU, c’est donc un territoire séparé et distinct, ce n’est pas la France, qui n’est que puissance administrante pour accompagner la décolonisation. et en En 1998, les accords de Nouméa avaient ouvert la voie à un processus de décolonisation irréversible, par un transfert progressif de compétences et l’organisation de trois référendums d’auto-détermination. La mise en œuvre de ces accords a été difficile et constamment mise en péril par les gouvernements français et les colons sur place. Un troisième référendum volé, le peuple Kanak ne s’est pas exprimé en raison du Covid et du respect du deuil kanak. L’ONU remet aussi en cause les conditions de celui-ci.

Depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, la France a intensifié ses efforts pour saboter ce processus, comme l’ont rappelé les rapporteurs spéciaux de l’ONU le 20 août 2024, en accusant l’État français de « porter atteinte à l’intégrité de l’ensemble du processus de décolonisation » en tentant depuis 2021 de « démanteler les accords de Nouméa »

Nous exigeons :

• Vérité et justice pour toutes les victimes de la répression coloniale.
• L’abrogation définitive du projet de dégel du corps électoral qui vise à rendre le peuple kanak minoritaire sur son propre territoire avec une colonisation de peuplement.
• La libération immédiate et sans condition de tou.te.s les prisonnier.e.s politiques, et l’abandon des poursuites.
• Le rapatriement immédiat en Kanaky des prisonnier.e.s déporté.e.s qui le souhaitent et ce à la charge de l’Etat français et leur rapatriement en Kanaky
• La fin de la répression coloniale et de la militarisation du territoire, le départ des troupes françaises de Kanaky.
• Le respect du droit à l’autodétermination et la poursuite du processus de décolonisation jusqu’à l’indépendance et la souveraineté pleine et entière de la Kanaky.
• La décolonisation pour tous les peuples opprimés contre leurs oppresseurs, puissances de tutelle coloniales.
• Le respect de la Maison de la Nouvelle-Calédonie dans sa mission lettre et dans son esprit, un outil Pays Non Partisan.

171 ans de colonisation française en Kanaky, ça suffit !

Le Collectif Solidarité Kanaky, créé en 2007, regroupe diverses organisations associatives, syndicales et politiques qui s’engagent pour le respect du droit à l’autodétermination du peuple Kanak la décolonisation de la Kanaky. Aux côtés des mouvements indépendantistes, nous réaffirmons notre soutien aux luttes pour la souveraineté du peuple kanak.

Soyons nombreuses et nombreux ce mercredi 29 janvier à 17h30 devant la MNC !

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