Pour Nahel, ni oubli, ni pardon ! Pas de justice, pas de paix ! Chaque vie compte !
Nahel, 17 ans, a été abattu froidement à bout portant mardi matin 27 juin 2023 à Nanterre par un policier juste après qu’il ait crié « je vais te tirer une balle dans la tête ». Paix à son âme et condoléances, soutien à sa famille et ses proches…
Une vidéo amateur permet de démonter qu’il ne s’agît pas de légitime défense, version donnée pour chaque crime policier depuis des décennies.
Rien n’a changé depuis les marches pour l ’égalité et contre le racisme du début des années 80, les marches du MIB dans les années 90, les révoltes après l’assassinat de Zyed et Bouna en 2005, l’assassinat de Lamine Dieng en 2007 ou d’Adama Traoré en 2016, d’Alhoussein Camara en 2023… Les personnes racisées des quartiers populaires continuent à subir les violences policières et la liste s’allonge de celles qui ont perdu la vie !
La situation s’est aggravée depuis 2017 avec l’article L435 qui en élargissant le cadre juridique de la légitime défense s’apparente à un permis de tuer : 30 décès en 2019, 46 en 2020 et 53 en 2021… Rien qu’en 2022, 13 personnes ont été tuées pour un refus d’obtempérer.
Ce nouveau crime policier n’est pas une bavure mais vient encore une fois démontrer la violence d’un Etat contre les personnes racisées, violence qui mutile, enferme et tue depuis longtemps les habitant-e-s des colonies et des quartiers populaires. C’est cette même violence qui s’attaque depuis quelques années au mouvement social, aux militant-e-s écologistes et aux gilets jaunes.
Cette généralisation de la violence policière appelle à lutter ensemble contre un Etat policier qui ne garantit plus l’état de droit.
La mort de Nahel a entraîné la révolte des habitant-e-s de Nanterre et d’autres quartiers populaires de plusieurs villes de France et la réponse de Darmanin est l’envoi de policiers en nombre tandis que le gouvernement cherche à faire de ce nouveau crime une affaire isolée et en appelle au calme. Pire, le président de la République et son gouvernement préfèrent détourner l’attention et s’en prendre aux parents en les culpabilisant. Or, la colère qui éclate dans les quartiers populaires, ce n’est pas la faute aux parents. Elle éclate parce que les habitant-e-s des quartiers populaires, notamment les jeunes, voient dans le meurtre de Nahel le traitement sécuritaire et raciste qu’ils/elles subissent dans leur vie quotidienne. Et, peut-être, leur futur.
Ces derniers jours, l’ONU a appelé la France à s’attaquer aux « profonds problèmes » de racisme au sein des forces de l’ordre.
Que peuvent attendre les habitant-e-s quand l’Etat français répond : « …la France et ses forces de l’ordre luttent avec détermination contre toutes les formes de discrimination. Aucun doute n’est permis dans cet engagement… » ?
Le doute quant à l’égalité de traitement entre les habitants de France s’appelle aujourd’hui Nahel. Auparavant, il a pris d’autres prénoms.
Le doute s’appelle contrôle au faciès en continu, discriminations à l’emploi, à l’école, dans les loisirs, humiliations, précarité…
Le doute s’appelle article L 435 qui renforce l’impunité des policiers.
La FASTI est solidaire de la mère de Nahel et ses proches.
Cette colère fait l’objet d’une répression policière et judiciaire envers les jeunes.
Nous appelons à la solidarité et demandons leur libération.
La FASTI sera de toutes les mobilisations pour exiger la justice pour Nahel et tou-te-s les autres, en finir avec les discours racistes et l’impunité policière.
Chaque vie compte !
FASTI
Cagnotte en solidarité avec la mère de Nahel