Les chiens aboient, la caravane passe
Soutien à Josie, No Pasaran !
[Extrait du bulletin Ouvrons les frontières n°109]
L’extrême droite à Perpignan, en la personne du maire Louis Aliot, s’en prend à la présidente de l’ASTI 66 Josie. En effet le maire RN a fait voter en conseil municipal l’autorisation au nom de la mairie de lancer une procédure contre les propos de Josie en portant plainte contre elle pour injure. Lors d’un rassemblement en soutien aux personnes fuyant la guerre en Ukraine, Josie a déclaré dans la presse « que les réfugiés n’avaient rien à attendre des fascistes ». Nous apportons notre soutien plein et entier à Josie. Cette attaque du rassemblement national contre une militante antifasciste est d’une extrême gravité et révélateur du climat fascisant de notre société.
L’échec aux portes de la présidence de la république du rassemblement national est forcément un soulagement, néanmoins l’extrême droite en France a gagné deux millions de voix supplémentaires au second tour des dernières élections présidentielles par rapport à 2017 et dispose désormais d’un groupe composé de 89 député-e-s à l’Assemblée nationale.
Les opérations de dédiabolisation du rassemblement national participent à la diffusion de leurs idées et la fascisation de la société. Cela doit nous alerter et mettre en garde la gauche qui a parfois accompagné ces idées. On se souvient par exemple de la proposition de déchéance de nationalité, de l’expulsion de sans-papiers, de la mise en place dans la durée de l’état d’urgence et plus récemment tous les discours sur le voile et l’Islam que l’on peut entendre ici et là. La banalisation des idées d’extrême droite est notamment le fruit des actions des gouvernements successifs.
Le dernier quinquennat s’est illustré par un recul inédit des libertés publiques. Des attaques simultanées ont été menées contre les libertés associatives, la liberté de la presse, la liberté religieuse, ou encore la loi de séparation des Eglises et de l’Etat. En outre le renforcement des outils de surveillance et de contrôle des individus révèle un manque cruel de culture des libertés de nos dirigeants. Face à ces attaques d’ampleur les associations antifascistes se mobilisent sur tous les terrains.
Une victoire récente est à noter : le ministre de l’Intérieur a voulu dissoudre un collectif antifasciste Lyonnais, le Conseil d’Etat le 16 mai a annulé cette dissolution. Au-delà du terrain juridique c’est la mobilisation de nombreux collectifs qui a permis d’obtenir cette victoire. La Fasti fait partie des collectifs luttant pour les libertés associatives et participe au quotidien au combat contre les idées d’extrême droite.
Il ne faut pas être dans le déni ni minimiser, qui plus est quand des fascistes sont déjà au pouvoir dans certains endroits et qu’ils attaquent en justice des militants antifascistes.
Pour toutes ces raisons nous ne pouvons qu’affirmer haut et fort notre solidarité avec Josie et continuer la lutte antifasciste tant qu’il le faudra.